Samedi 4 juin: Aujourd'hui, ce fut une journée contemplative. Aussi, mon compte rendu sera à la fois botanique et géologique car nous nous sommes extasiés toute la journée devant la végétation désertique et l'histoire géologique de Big Ben. Que voulez-vous, il y a des journées comme ça, des journées de OH! et de AH! devant un cactus raquette mauve, un cactus qui ressemble à une algue marine ou tout simplement un écriteau qui explique la formation volcanique d'une montagne. Il y aura donc plusieurs photos dont certaines se ressemblent, mais dites-vous que ce journal est là pour partager notre vécu avec ceux et celles qui me lisent, mais aussi pour nous constituer une superbe boîte à souvenirs pour les années où nous ne pourrons voyager que dans notre tête avec la mémoire qui nous restera !

Commençons par les cactus, ces plantes à prime abord rébarbatives par leurs épines mais qui justement sont la preuve de leur parfaite adaptation à ce milieu aride. Je n'ai pas fait la recherche nécessaire pour trouver les noms de chacun de ces cactus, mais entre vous et moi, ça ne change rien à leur beauté et à leurs particularités. Toutefois, ce dont je suis certain, c'est que ce sont tous des cactus. Faites attention, pour les quelques photos qui suivent, ne vous approchez pas trop, je ne voudrais pas être tenu responsable des éraflures occasionnées par un enthousiasme excessif qui vous pousserait à toucher votre écran.

Ces deux premiers cactus se caractérisent par des feuilles longues et étroites avec des bords coupants et épineux. Ils semblent plus rares que tous les autres, car ce sont les deux seuls que nous avons vus.

 

 

Les fameuses raquettes (c'est le nom qu'on lui a donné . . . difficile d'être plus original). Imaginez-vous que c'est comestible, à condition d'en retirer les épines bien sur. On en a même vu dans un super market Walmart. Il semble, par contre, que celles vendues en magasin soient des espèces OGM sans épines. 

 

À voir la longueur de ces épines, je pense qu'on a inventé l'expression  "qu'y si frotte s'y pique" en pensant à celui qui suit!

 

Il y en a même qui pousse la coquetterie jusqu'à se parer de mauve. Peut-être est-ce des "cactusse" ?

 

 

Ceux-ci, encore plus épineux que les autres, invitent à les contourner. J'ose à peine imaginer l'horreur de tomber sur une telle boule de piquants même agrémentée de petites fleurs!

 

 

 

 

Nous avons appelé les prochains cactus "algues du désert". Ils nous ont fait pensé à certaines algues marines dont les racines s'accrochent aux roches et dont les rameaux oscillent au gré des vagues. Ils peuvent atteindre plusieurs pieds de haut (on est aux States ici . . . ça marche en pieds et non en mètres). Le premier semble mort mais ce n'est qu'une illusion car, comme le montre la photo suivante, quand les conditions le permettent, ils forment de toutes petites feuilles tout le long des tiges et deviennent verts. 

 

 

Et lorsqu'il y en a plusieurs ensembles, ça donne l'impression "d'algues du désert".

 

 

Et il y a aussi ces cactus aux tiges creuses avec de très courtes épines.

 

 

Bon, c'est bien, vous pouvez vous détendre, nous avons fini la portion épineuse de la journée. Passons maintenant aux quelques plantes et arbustes observés.

 

Voici les "Torrey yucca". Ce sont des petits arbustes au tronc un peu rondelet entouré de feuilles mortes qui retombent  le long du tronc en donnant l'impression de le couvrir d'une sorte de fourrure. Le haut a l'air d'une tête d'adolescent échevelé. On les retrouve seuls, par deux ou par petits groupes.

 

 

Certains présentent une floraison toute particulière. Une longue tige florale au bout de laquelle un bouquet trône fièrement.

 

Non, non, ce n'est pas un trucage. Nous sommes bien dans le même environnement que pour toutes les autres photos. Et comment une telle luxuriance est-elle possible ? Tout simplement  à cause de l'ingéniosité d'un homme. Une roue à vent montée au sommet d'une tour métallique actionne une pompe qui puise l'eau du sous-sol . . . cé pas plus compliqué que ça. Juste un peu de vent, quelques rigoles ici et là pour distribuer l'eau et le tour est joué. Nous sommes sur l'ancien ranch de Sam Nail qui plantait pour verdir le désert.

 

 

Les arbustes Créosote ont développé une stratégie toute spéciale. Ils sont si régulièrement espacés qu'ils ont l'air plantés. Leurs feuilles produisent une toxine qui empêche l'introduction de nouvelles plantes dans leur espace vital. De plus, leurs toutes petites feuilles sont enduites d'une sorte de résine qui réduit l'évaporation de l'eau. Cette stratégie en fait une plante fort résistante aux conditions du désert et favorise leur expansion.

 

Les mêmes arbustes Créosote qui poussent sur le bord des routes profitent de l'eau de ruissellement lors des pluies et peuvent ainsi croître jusqu'à deux fois plus vite et plus haut que le même arbuste quelques pieds plus loin.

 

J'espère que vous n'êtes pas tannés parce qu'il nous reste la section paysage et formations géologiques. Vous pouvez prendre le temps d'aller vous chercher un petit café ou un verre de vin, tout dépendant de l'heure de la journée à laquelle vous me lisez. Je vais vous attendre.

OK, on continue !

Les masses montagneuses qui se sont élevées dans le désert de Big Ben étaient à l'origine des roches volcaniques en fusion. C'est une lave de 1800°C semblable à celle de Kilauea à Hawaï qui a coulé sur Big Ben. Cette lave a formé des masses sous-terraines qui se sont solidifiées et qui furent, par la suite, mise à jour par l'érosion des sols. Le vent et l'eau sont les artistes responsables de toute cette beauté.

Le fait d'être hors saison, nous nous retrouvons pratiquement seuls dans ce paysage. Quelques rencontres ici et là, mais presque toujours seuls. Ça nous donne l'impression de faire corps avec cette nature à première vue désolée et pauvre. Toutefois, c'est cette désolation qui en fait sa beauté. Alors, assez tergiverser, laissez-vous imprégner par cette immensité et laissez votre imaginaire voyager comme le nôtre a pu le faire aujourd'hui.

 

 

 

Quel plaisir de déguster dans ce paysage désertique sous une température de 34°C, un bon melon d'eau bien juteux qui vous dégouline entre les doigts. C'est le vrai bonheur !

 

Le Rio Grande et son eau brune. De l'autre côté, c'est le Mexique. Dans cette partie du pays, avec ces falaises du côté mexicain, je ne crois pas que Trump puisse y faire ériger son mur anti-migrants.

 

Fleuve tranquille le Rio Grande ? Malgré son aspect "rivière" il a quand même réussi à se creuser un lit à travers ces montagnes pour former le Canyon Santa Elena. Spectaculaire !

 

Derrière la dame au chapeau rouge se dresse une masse noire menaçante, prête à fondre sur elle mais, tout autour, arbustes et cactus l'entourent et la protègent de leur magique verdure.

 

Et pour finir, j'ai spécialement pris ces photos en pensant à nos amies Louise et Micheline qui planifient éventuellement un voyage en Islande. Voici ce qu'il vous faut les filles !