Ile de Capri
Il y avait une chanson dans notre temps (vous savez que nous ne sommes plus très jeunes même si dans notre cœur nous avons 20 ans !!) qui commençait ainsi «Capri, c’est fini, et dire que c’était la ville de mon premier amour . . .». Et bien, aujourd’hui nous partons vers ce Capri qui exerce une attraction particulière de par sa position dans la Méditerranée, pas très loin de Naples et fréquentée depuis longtemps, très longtemps par une clientèle riche. Un traversier rapide nous y amène en 20 minutes et, juste avant de s’embarquer, nous nous laissons convaincre par le baratin d’un vendeur de tour guidé sur l’île que nous trouvons sympathique et lui achetons des billets.
Nous réalisons, une fois rendus, que le guidage en question consiste beaucoup plus à l’utilisation d’un mini-autobus Mercedez climatisé de 26 places qui nous évite les lignes d’attente au funiculaire et dans les autobus locaux . . . mais le guide est sympathique et il nous donne quand même quelques informations intéressantes.
L’île de Capri comprend trois principales régions. Tout d’abord le port, où tous les touristes (tous voulant dire plusieurs milliers par jour) débarquent de toutes sortes de bateaux, des rapides, des moins rapides, des gros, des petits, des qui viennent de Sorrento, des qui viennent de Naples, en fait, des bateaux qui viennent d’un peu partout de la côte, de partout où l’on peut accrocher des touristes. Une fois à terre, le troupeau de touristes se dirige soit vers les autobus Mercedez, comme nous, ou vers le funiculaire, ou vers les autobus de l’île dans le but de grimper soit vers Capri, qui se trouve plus haut sur l’île, ou soit vers Annacapri située encore plus haut.
Notre tour commence par Annacapri. Nous avons un peu plus d’une heure et demie pour visiter cette partie de l’île. C’est à la fois beaucoup et très peu. Beaucoup parce que, comme à peu près partout où nous nous sommes arrêtés pour visiter quelque chose en Italie, ce ne sont que des boutiques pour touristes avides de magasinage. C’est par contre très peu parce que, pour vraiment apprécier toute la beauté de cette île, il faudrait marcher vers l’extérieur du village pour se retrouver dans les zones peu fréquentées par les touristes et cela demande plus de temps que nous disposons. Prendre son temps, par définition, prend du temps ce qui est à l’opposé d’un tour guidé. Toutefois, nous réalisons que si nous nous étions organisés par nous même pour le transport sur l’île, nous n’aurions pas eu plus de temps pour visiter autre chose que ce que nous visitons car les autobus locaux sont petits et les lignes d’attente longues. Nous aurions probablement passé autant de temps à attendre et à circuler, ce qui ne nous aurait pas donné plus de temps pour visiter.
Après Annacapri, on nous amène à Capri où nous avons une autre heure et demie. Là, nous nous dirigeons tout de suite vers les petites rues derrière la rue principale pleine de boutiques. Nous nous promenons alors dans une partie de la ville vieille de plus de deux mille cinq cent ans dont certaines rues sont, semble-t-il, encore aujourd’hui telle qu’elles étaient à cette époque. C’est tranquille, hors du brouhaha de touristes. Nous y retrouvons l’atmosphère que nous aimons. Notre randonnée nous permet d’atteindre un belvédère qui nous offre une vue extraordinaire sur la mer bleue et les rochers sous lesquels se trouvent certaines grottes sans pareil. Nous revenons à notre lieu de rendez-vous pour reprendre l’autobus qui nous ramène au port.
Nous sommes unanimes sur notre impression de cette visite sur l’île de Capri : des boutiques, des boutiques et encore des boutiques. Oui, le paysage est extraordinaire, la mer d’un bleu particulier, les maisons empilées magnifiques, mais on peut difficilement décrocher du bourdonnement des touristes et des boutiques à chaque tournant. Peut-être sommes-nous trop dans les circuits touristiques populaires (pourtant en France nous avons fait un parcours semblable) mais je commence à être saturé de ces boutiques attrape-touristes vendeurs de breloques, de cossins et des objets hors de prix.
Et même ici, dans ce qui pourrait être un petit paradis nous retrouvons pleins de déchets partout. Aujourd’hui, avec toute la supposé conscientisation sur l’environnement, c’est surprenant de voir ce manque de respect de la nature. J’ai vu la même chose lorsque je suis allé en Tunisie. Chez nous, dans les années 60-70 on faisait pareil. On jetait par la fenêtre bouteilles, paquets de cigarettes, n’importe quoi dont nous voulions nous débarrasser. Aujourd’hui nos lois et notre mentalité ont changé et c’est l’exception lorsque cela se produit. J’imagine qu’ici aussi les mentalités vont finir par changer sinon, avec la population qu’il y a, ils vont très vite finir par se ramasser dans des dépotoirs à ciel ouvert.