Journée à Naples

Aujourd’hui nous prenons la direction de Naples. Après avoir été émerveillés par le paysage qu’offre la baie de Naples à partir de la péninsule de Sorrento, nous sommes certains d’être éblouis toute la journée par cette ville construite au bord de la mer et au pied du Vésuve et sensée être l’image même de l’âme italienne. Fidèles à notre manière d’apprivoiser une ville, nous mettons tout d’abord le cap sur la Piazza del Plebiscito d’où partent des tours d’autobus «sightseeing tours». Après avoir vainement cherché un endroit pour stationner la voiture et s’être retrouvé dans un cul de sac à peine aussi large que l’auto, nous changeons d’idée et décidons d’aller marcher dans le quartier historique.

Si vous avez expérimenté la conduite automobile à Paris et que vous avez trouvé ça stressant, ne vous aventurez jamais à Naples, Paris c’est de la petite bière. D’ailleurs, voici ce que le guide de voyage Lonely Planet sur Naples dit : «S’il faut éviter une chose à Naples, c’est de circuler en voiture. N’importe quel italien vous donnera ce conseil mais les Napolitains vous assureront (avec une légère pointe d’arrogance) qu’il suffit de s’habituer aux conditions de la circulation, ce qui prend des années». Même la marche est presque considérée ici comme une activité extrême.

C’est complètement débile. Il semble n’y avoir aucune règle de circulation en ville. Tu fonces ou tu restes sur place à te faire klaxonner et engueuler. Scooters et voitures surgissent de la droite, de la gauche, sans avertir, se stationnent en double bloquant la sortie de véhicules stationnés le long du trottoir. Il y a un stop qui vous donne la priorité ? Oubliez ça tout de suite, n’y pensez même pas. Si vous hésitez deux secondes, c’est juste assez de temps pour que deux ou trois scooters ou une ou deux voitures vous passent devant en vous faisant des signes pas très catholiques. Nous trouvons enfin un stationnement près de la gare de train et partons à la découverte du Naples historique. À pied c’est aussi risqué. Pour traverser la rue, ou bien il faut se mettre en gang pour réussir à arrêter les voitures ou bien tu fonces la main devant pour indiquer aux voitures qui s’arrêtent seulement à quelques pouces de toi. Ce n’est pas reposant.

C’est dimanche aujourd’hui et le quartier est une sorte de marché au puces St-Eustache à ciel ouvert mais en plus cheep. Nous cherchons les Napolitains entre les arabes, les noirs, les chinois et autres nationalités qui vendent toutes sortes de bidules bon marché. De la guenille, des souliers, des breloques, de la contrefaçon, tout y est. Il semble que les Napolitains aiment se promener dans ces marchés et barguigner, mais ce n’est pas tout à fait ce que nous pensions y trouver.

Le quartier historique de Naples transformé en un immense marché aux puces

Et puis, nous faisons un autre constat qui nous surprend. C’est sale, sale comme ce n’est pas possible. Il y a toutes sortes de détritus un peu partout allant du papier aux contenants de plastiques, en passant par les condoms. Il y a des containers à déchets un peu partout mais c’est comme si tout le monde trouvait ça trop fatigant de mettre leurs déchets dans ces containers. Ça semble plus facile de les jeter par terre.

Nous cherchons, dans le quartier, un coin typique qui nous rappellerait les images vues dans les revues ou les livres de voyage, mais avec tous ces vendeurs et leurs étals nous avons l’impression d’être n’importe où sauf à Naples. Notre regard est attiré par ces étals qui nous empêchent de voir les beaux immeubles qui les entourent. J’imagine qu’une journée sans ces marchés nous donnerait un tout autre point de vue de ce quartier. Pour l’instant, nous sommes plutôt déçus car nous pensions vivre un bain italien. Mais peut-être est-ce cela Naples ? En tout cas le dimanche !

Nous retournons à la maison convaincus que nous n’avons pas vu Naples et que nous n’avons pas pu l’apprécier à sa juste valeur. Sur notre retour nous longeons la route qui borde la baie qui nous permet quand même d’avoir une vue plus intéressante sur cette ville. En effet, la partie qui borde la mer semble beaucoup plus belle que ce que nous venons de voir. Mais il y a tellement de monde que nous ne pouvons même pas nous arrêter quelques minutes pour en profiter (et pour prendre quelques photos).

Je n’ai pas aimé non plus me promener sans carte de la ville (ce que nous avons fait!), ne pas savoir exactement où nous nous trouvons et ne pas connaître les principaux points d’intérêts. Même si nous étions bien préparés dans notre voyage, je réalise que Naples est resté obscur quand à ses points d’intérêts. Probablement qu’avec une meilleure connaissance de la ville nous l’aurions mieux apprécié.

Ce soir nous nous payons un souper dans un petit restaurant du village. Mozzarella locale, vin local, lemoncello de production locale. Une expérience gastronomique extraordinaire où nous goûtons à différents plats. Dommage pour Marielle qui, à cause de sa grippe (une vraie grippe de femme selon Louise), n’a pas pu participer à cette expérience gustative. Nous en revenons enchantés avec la ferme intention d’y retourner avant notre départ.

 

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