Nous avons repris la route vers notre cinquième destination, la ville de Dominical, sur la côte Pacifique. En 2h30, nous sommes passés d’une région montagneuse fraîche à une région tropicale chaude et humide bordant l’océan, en passant par des sommets constamment attaqués par une brume dense. Je me suis remis à suer à grosses gouttes et ma blonde, bien heureuse, à profiter de la belle et chaude température.
Notre hôtel, l’Hacienda Baru (hôtel affilié Tout Costa Rica), est situé à 1 km à peu près de l’océan. Le hasard a fait qu’un groupe d’étudiants en médecine de brousse de l’Université Cornell occupait toutes les nouvelles unités de l’hôtel, alors on nous a proposé une unité moins récente. À prime abord, ça ressemblait à une coquette petite villa avec trois chambres, une cuisinette, un salon et une véranda pour 45$ la nuit mais, sans climatisation. Nous avons accepté sans problème en se disant que les nuits étaient plus fraîches. Une fois installés, ma blonde a eu de la difficulté à rester «zen» parce que les trois ventilateurs que je me suis empressé de faire fonctionner avaient tellement de poussière dans leur grille que nous avions l’impression de respirer des générations de pellicules humaines et possiblement des milliers de spores de champignons. Sans parler du bruit ambiant qui était infernal. « PURA VIDA » que nous nous sommes dits en prenant de petites respirations. Il y a certainement pire quelque part dans le monde !
L’océan borde les environs de l’hôtel et un sentier nous y mène. En quelques enjambées, nous nous sommes retrouvés en pleine jungle avec conditions tropicales en bonus. Je ne suais pas, je me liquéfiais littéralement. Le thermomètre devait afficher dans les 35°C et plus, avec un taux d’humidité dans les 90%. L’air climatisé, c’est vrai que ce n’est pas tellement «vert» et que ça fait dépenser bien de l’énergie mais là, bien honnêtement, nos principes «écolo» ont glissé dans les rigoles de notre sueur. Même si on nous a offert une nouvelle unité plus propre mais encore non climatisée, nous avons décliné l'offre bien gentiment et nous sommes partis.
Nous avions planifié de faire quelques provisions à Dominical, une petite ville renommée pour le surf. Sur la route, ma blonde me dit : "Hey, on a dépassé la ville". "Mais non, que je lui dis, on n’est pas encore arrivé". Mais dans les faits, nous avions effectivement dépassé la ville. Elle se résume en fait à une petite rue d’à peine 1/2 km où s’étend de chaque côté des boutiques de surf, des restos et des petits kiosques de cossins pour touristes. La faune humaine nous a donné un flash rétro des années hippies. On s’est senti «vieux» tout d’un coup. Par contre, la plage y est superbe.
De là, nous nous avons continué plus au sud vers Ojochal, un autre petit village bordant l’océan. Nous avions lu, dans un article de la Presse, que plusieurs Québécois et Québécoises s'y étaient installés à la retraite. Après deux semaines d’espagnol, d’anglais, de néerlandais et d’allemand, nous avons eu comme un petit coup de nostalgie pour notre belle langue. De plus, l’article faisait référence à un couple québécois qui avait ouvert un hôtel situé sur un plateau à proximité d’Ojochal. Juste le fait d’imaginer que le «plateau» pouvait m'offrir un peu d’air frais, j'ai ajusté le GPS puis mis le cap vers l’Hôtel «Diquis del Sur» du nom d’un ancien peuple côtoyant les Mayas (Diquis) et «du sud» comme del Sur le signifie (cet hôtel est devenu affilié Tout Costa Rica durant notre voyage).
C’est tellement beau, mais tellement beau et si reposant! Le couple très charmant, Renée et Pierre, y est installé depuis huit ans. Pendant ces années, ils ont retapé l’ancien hôtel, planté plus de 500 arbres fruitiers tels des arbres à mangues, à citrons jaunes, à citrons verts, à oranges sucrées, à oranges amères, à pamplemousses, à litchis, à mandarines, à caramboles; diverses espèces de palmiers, des arbres produisant des clous de girofles, du poivre, du Ylang Ylang, des arbustes à ananas et j’en passe. C’est magnifique, ça sent bon, c’est exotique. Le matin, au déjeuner, nos hôtes nous servent, entre autres choses, un généreux plat de fruits essentiellement cueillis sur leur terrain. Le souper est aussi offert et préparé par Renée qui cuisine comme une pro. C’est un vrai petit paradis entretenu avec passion par les deux proprios. Depuis le début, nous disons que nous sommes en voyage mais ici, à cet hôtel, nous sommes vraiment en vacances. Les cabinas sont propres, le lit confortable et il y a un mini frigo. Le hasard nous a permis d’y rencontrer un couple de montréalais fort sympathique avec lequel nous avons pu passer de bons moments.
Sur les conseils de nos hôtes, nous avons pris une randonnée en ponton sur la rivière Sierpe. Comme nous étions recommandés par Pierre et Renée, nous avons eu droit à un des meilleurs guides dont l'œil vif nous a permis de faire de belles observations. Toujours à l'affut des meilleurs points de vue, il a su placer son embarcation et attendre le temps nécessaire pour me permettre de réaliser quelques photos intéressantes.
Un singe capucin
Un héron vert
Un iguane