Samedi 9 juillet:  WOW !  WOW !  WOW !  Mesa Verde est fascinante tant par la beauté du paysage que par l'histoire qu'elle nous raconte. Tout d'abord, il serait bon de spécifier qu'une Mesa est une élévation de terre dont le dessus est plat et les côtés sont des versants. Mesa Verde ressemble à une longue péninsule de terre coupée en plusieurs petites mesas, chacune entourée de canyons plus ou moins profonds. Située à une hauteur moyenne de 7 000', Mesa Verde reçoit quelques 18" de précipitations par année sous forme de pluie et de neige. Cette humidité permet la formation de sources à la tête des canyons qui alimentent une forêt dense de genévrier et de pins pignons. C'est la présence de cette forêt qui a donné son nom à la Mesa Verde, voulant dire "plateau vert" en espagnol.

 

La route pour s'y rendre et qui serpente sur le plateau est tout simplement extraordinaire. Elle est à certains endroits vertigineuse, du genre à laisser des empreintes dans le tableau de bord du côté passager, des griffures dans le tissu de banc et un trou dans le plancher où il y aurait une pédale de frein imaginaire. Je suis aux oiseaux . . . ma blonde est presque cachée dans le fond du camion.

 

D'autres portions de la route, plus relaxes, nous permettent de se projeter dans le passé et d'essayer d'imaginer cette région habitée par quelques milliers de personnes qui y chassaient et cultivaient pour assurer leur survie et dont les déplacements ne se faisaient pas en auto et ne jouissaient pas non plus d'une route bien tracée entre tous ces méandres et tous ces canyons et non plus d'un GPS pour s'y retrouver.

 

Il y aurait déjà eu, vers les années 550, bien avant que les Européens découvrent l'Amérique du Nord, des habitants à Mesa Verde qui y auraient évolué durant quelques 700 ans.  Ils y auraient construit des maisons dans des alcôves creusées à même les falaises des canyons. Et, c'est précisément ce que nous aimerions aller voir. Mais, comme nous avons un rythme bien à nous, où le temps n'a plus la même signification qu'à la maison, où les lundi pourraient être des vendredi et les samedi des mercredi, nous n'avions pas conscience que nous étions un samedi, donc durant une fin de semaine. De plus, nous sommes au début des vacances estivales. . . FAQUE nous n'étions pas les seuls à vouloir visiter le site.

Ayant respecté le rythme de nos corps, nous nous sommes levés sans stress vers 8h30, nous avons pris le temps de prendre notre petit café relaxe, nous avons lu nos courriels et un peu de notre Presse + pour rester en contact avec le Québec, ce qui fait que nous sommes arrivés au centre d'information du parc vers 10h30. "Bordel, mon chou as-tu vu le monde ?" qu'je dis à ma blonde. Nous nous mettons en ligne pour obtenir une carte du parc et les informations nécessaires pour la visite. On apprend alors que la visite des alcôves principales ne peut se faire sans un guide du parc et qu'à cet effet, il faut prendre un tour guidé sinon la visite se fait en auto avec quelques arrêts à des points d'observation. On se met donc dans l'autre ligne pour acheter nos tickets pour finalement réaliser que nous ne pourrons prendre que le tour guidé pour la "Long House" à 14h et qui dure deux heures. Il est trop tard pour "Cliff Palace". Nous prenons donc nos billets et nous nous dirigeons vers le site de "Long House".

Comme nous arrivons un peu tôt, nous profitons du temps que nous avons pour faire la seule visite autorisée sans guide, la "Step House". Vous aurez vite compris, en voyant la prochaine photo, que lorsque l'on parle d'alcôve ici, on ne parle pas d'un petit surplomb rocheux protégeant une petite caverne. C'est renversant, encore une fois, de voir comment la nature a pu travailler le paysage et comment l'homme a su en tirer profit.

 

 

 

La particularité de la Step House, c'est qu'on y a trouvé des preuves de l'existence de vie à au moins deux  périodes différentes. Les "Basketmakers" y auraient vécu vers les années 620 en y construisant des "Pit house" comme celle qu'on voit sur la prochaine photo. Chacune de ces maisons pouvait héberger une famille de quatre ou cinq personnes. On estime qu'il y aurait eu à cette époque quelques 25 à 30 familles qui auraient ainsi profité de l'alcôve.

 

Par la suite, vers les années 1200, les Pueblo auraient pris possession des lieux abandonnés depuis longtemps et y auraient construit des "Kiva". Dans le style des "Pit house", ces maisons, construites en briques de terre, étaient toutefois plus solides et plus résistantes.

 

Cette visite terminée, l'orthèse bien fixée, un bâton de marche pour mieux assurer chaque prise, un petit sac à dos avec quatre bouteilles d'eau (il fait encore 32°C sous un soleil de plomb !), on est prêt pour affronter les 4,5 km de sentier sur 40 mètres de dénivelé pour atteindre la Long House.

 

Lorsque nous arrivons sur le site nous sommes ébahi par sa dimension . . .

 

. . . mais au fur et à mesure que nous nous en approchons et que nous pouvons la comparer avec celle d'une personne, alors c'est tout simplement époustoufflant.

 

Long House, c'est un village sous une alcôve de 298' de longueur qui hébergeait plus de 175 personnes. Il semble que ce n'ait pas été juste un village où vivaient les gens, mais que ce fut aussi une place publique où les habitants des autres alcôves dans Mesa Verde venaient pour différents événements communautaires.

Laissez maintenant votre imagination prendre la place. Il fait 32°C au soleil mais ici on sent la fraîcheur du sol et de la roche. On n'entend que les paroles du guide qui rebondissent sur la paroi. Ça sent la terre. Le plancher de l'alcôve s'étend sur une centaine de mètres, devant nous c'est le canyon . . . et on imagine des gens vivre ici .

 

 

 

Mesa Verde, c'est aussi "Cliff Palace" une autre magnifique alcôve de dimensions semblables à celle de  "Long House" que nous n'avons pu voir que d'en haut. . . . mais dont on prend conscience de la grandeur réelle lorsqu'on y voit des personnes circuler.