Samedi 11 juin: On quitte Tucson et l'Arizona pour se diriger vers le Joshua National Park en Californie. Tous les américains que nous avons rencontrés nous ont déconseillé d'arrêter à Phoenix. Trop chaud . . . beaucoup trop chaud. 1000 pieds plus bas que Tucson, il y ferait au moins de 10 à 20°F de plus. Nous passons donc outre en ayant toutefois une petite pensée pour ceux et celles qui auraient aimé que nous leur fassions découvrir Phoenix par nos photos . . . alors Louise a pris celle-ci spécialement pour vous. Voici ce que nous avons aperçu de Phoenix.

 

C'est une longue journée avec beaucoup de kilomètres à avaler. Nous traversons plusieurs "Blowing dust area" et tout à coup, oups, me voilà parti. Et je vous jure que je n'ai rien pris de spécial . . . tout ça à jeun sans drogue ni alcool. Une sorte de doux délire s'empare de moi. Et si le paysage désertique qui nous entoure n'était pas dû aux seules conditions climatiques particulières ? Et si les tourbillons de poussière n'étaient que des écrans de fumée ? Et si en réalité, c'étaient des portes spatio-temporelles qui menaient vers d'autres mondes, d'autres planètes. Et si, à travers ces portes, des extraterrestres avaient récolté tout ce qui y poussait à l'origine pour en faire l'étude et n'y avait abandonné que toute cette sécheresse ? Et s'il m'arrivait d'entrer en collision avec l'un de ces tourbillons en pleine voltige, est-ce que je me retrouverais ailleurs, transporté je ne sais où ? Une chance que Louise dort à côté de moi, car si elle était consciente de cette soudaine réalité, je ne sais pas ce qu'elle ferait !

Chit! un tourbillon prend forme en avant de moi sur le bord de l'autoroute. Rapidement, je prends ma caméra de la main droite, baisse ma vitre, conduit de la gauche . . . j'ai besoin d'une preuve. Je prends rapidement une photo du mieux que je peux.

 

Je dois rester concentré sur la route mais le tourbillon continue d'avancer vers moi. On dirait qu'il hésite à traverser . . . non, non, il attend que je passe. Je suis certain qu'il me guette, qu'il m'attend. On dirait qu'il prend de la force, sa base s'élargit. Je pense qu'il se prépare à nous avaler. Est-ce que je réveille ma blonde pour lui faire part du danger qui nous guette. Trop tard, il se précipite devant moi et je passe au travers. Je retiens mon souffle quelques secondes, crispe les mains sur le volant et ferme presque les yeux ne sachant pas où nous allons nous retrouver au juste. Un autre monde, une autre planète ? Ouf, nous avons traversé et il ne s'est rien passé. Finalement, c'est juste de la poussière, c'était juste dans ma tête. Ça m'arrive quand je conduis sur ce genre de route, plane avec un paysage qui change peu, de fabuler et de m'inventer des histoires. Pour moi, c'est aussi ça voyager !

Bon, ma blonde s'est réveillée, ses petites paupières sont fraîches et disposes. Je lui raconte les dangereuses rencontres que nous avons évitées. Elle trouve que je fabule beaucoup mais elle tente quand même de prendre quelques photos, la fenêtre baissée de ce paysage changeant . . . tout à coup que !

 

Nous arrivons tard au camping. Il est presque 19 heures et nous sommes fatigués. Pour bien finir cette journée, on a une petite surprise! Je me demande tout à coup si j'ai vraiment fabulé ou si, le temps de passer dans le tourbillon de poussière, il ne s'est pas passé quelque chose de spécial, du moins dans la roulotte. Pourtant, on ne se sent pas différent . . . pas encore.

 

Dimanche 12 juin: Nous passons la journée dans le parc National Joshua, un magnifique parc qui abrite deux écosystèmes différents de part leur végétation spécifique. La partie ouest du parc, généralement à plus de 3 000 pieds d'altitude, est l'habitat du désert de Mojave. C'est ici que l'on retrouve le "Joshua tree". Il n'est présent que dans cette partie de la Californie, il faut donc venir jusqu'ici pour en voir.

 

En fait, ce n'est pas réellement un arbre mais plutôt une sorte de yucca. Ils peuvent atteindre 40' de haut à raison d'un pouce par année.

 

 

 

La partie est du parc, qui se trouve quant à elle sous les 3 000 pieds, abrite le désert du Colorado faisant lui-même partie du désert de Sonora qui s'étend jusqu'en Arizona à l'est et au Mexique au sud.

 

Aujourd'hui, en plus d'avoir découvert les Joshua Tree, nous avons pu nous émerveiller devant des amas de pierres de granite rose qui ont été produits, à l'origine, sous la surface terrestre à partir du magma en fusion. Le refroidissement et la cristallisation du magma a ensuite entraîné le fendillement tant vertical que horizontal des pierres. Aujourd'hui, on en voit souvent recouverts de terre mais à bien des endroits, la terre a été emportée pour former la poussière qui rend l'atmosphère si particulière. L'érosion a finalement arrondi bien des angles pour leur donner des formes voluptueuses.

 

 

En définitive, on fait ici un véritable un voyage au pays des Throlls, ces personnages de pierre que l'on retrouve dans Le Seigneur des anneaux. En effet, sous ces tas de pierres, il est facile d'imaginer une de ces créatures en dormance.

. . . et pour ceux et celles qui trouvent que j'ai un peu trop d'imagination, dites-moi que vous ne voyez pas un visage de Throll sur ces photos.

 

 

 

On peut même y voir des crânes d'oiseaux throll.

 

Conversation face à face . . .

 

Et pour finir, quelques photos illustrant les paysages splendides du parc Joshua, avec un petit jeu pour nos petits enfants. Dans les photos qui suivent, cherchez grand-maman.