Jeudi 2 juin: Cibole ! on doit être propre en ti-pépère parce qu'on a encore passé une partie de nuit dans une machine à laver. Notre copain Marc-André nous écrivait justement hier soir "Saviez-vous que le Texas vient de battre au mois de mai des records de pluviométrie de plus de cent ans et que cela témoigne de votre absence d'exagération concernant les trombes d'eau des jours précédents."  Merci Marc-André. En tout cas, j'espère juste que le mois de juin ne soit pas comme le mois de mai.

Ce matin, en regardant la carte routière, ma blonde m'a fait la réflexion suivante: "Avoir su que ce n'était pas aussi intéressant ici, ça aurait été bien plus rapide de se rendre directement à Big Ben à partir de San Antonio". Je lui réponds avec le sourire: "Ben oui mon chou, avoir su . . . le problème c'est qu'on le sait toujours après.". On s'arrête dîner dans un stationnement de magasin désaffecté. Lorsqu'on repart, quelques kilomètres plus loin, on croise un Walmart. "Chit, que je dis, avoir su on se serait arrêter dîner ici et on en aurait profiter pour prendre nos courriels." et ma blonde qui me répond avec le sourire "Ben oui mon chou, avoir su . . . le problème c'est qu'on le sait toujours après."

Depuis notre départ de McAllen, nous avons franchi quatre postes d'inspection opérés par les Border Patrol. Comme nous sommes près de la frontière mexicaine, on sent que la chasse aux migrants clandestins est ouverte à l'année. Mais les patrouilleurs sont très sympathiques avec nous et certains ont même trouvé que nous venions de très loin.

Il n'y a pratiquement aucune dénivellation dans le sud du Texas. La route et le paysage sont plats aussi loin que le regard porte. Nous sommes entourés d'une végétation d'arbustes d'une hauteur uniforme. Et, comme vous pouvez le voir, les nuages nous poursuivent, pourtant on a rien fait!

 

Aujourd'hui, nous devions nous rendre à Big Ben mais nous avons spontanément décidé de couper la route en deux en faisant un arrêt au Seminole Canyon State Park où nous sommes présentement campés. Heureuse décision. Nous arrivons juste à temps pour un tour guidé à l'intérieur du canyon où l'on retrouve des pictogrammes vieux de près de 4 000 ans. C'est un petit canyon d'une cinquantaine de mètres de profond et d'une quinzaine kilomètres de long. Il se termine dans le Rio Grande. Le paysage est semidésertique mais d'une beauté particulière. Nos yeux sont sous le charme de la palette de couleurs qui s'offre à nous, l'ocre de la terre, le vert des buissons, le bleu du ciel, les différentes teintes de blancs du train de nuages qui se déplacent à l'horizon.

 

 

Nous étions seuls avec notre guide et ce fut extrêmement intéressant et fascinant de voir ces dessins effectués par des hommes il y a près de 4 000 ans et qui sont encore présents.

 

 

 

Comme un peu partout où l'on retrouve ce genre de dessins, c'est sous le toit et les murs de la caverne qui servait d'abri qu'on les retrouve. Il semble qu'ici, selon les artéfacts retrouvés, il y aurait eu une quinzaine de familles qui y vivaient.

 

Cette pierre servait à travailler la viande animale et les peaux. On croirait que sa surface luisante et polie  est enduite d'une résine plastifiée mais il s'agirait plutôt du gras des mains déposé sur des centaines d'années de travail qui s'y est incrusté et donne cet effet patiné. J'ai décidé d'en ajouter un peu en y déposant de la graisse de main québécoise.

 

À la sortie du canyon, une sculpture magnifique représentant "L'homme qui fabrique la paix" nous salue.

 

Pis quand je dis que nous sommes poursuivis par les nuages texans . . . regardez . . . regardez-les qui se concentrent au-dessus de notre roulotte. Le ciel nous envoie les plus noires en plus.

 

Alors, qu'est-ce qu'on fait quand ils décident de péter et de nous déverser leur trop plein. On s'enferme dans la roulotte pis on fait avec en essayant d'en tirer profit en faisant des essais artistiques.

 

Mais quelques heures plus tard, au coucher du soleil, nous avons été récompensé . . .